Mauvais choix (Privé Aku)

Miyako détestait plus que tout au monde lorsque le professeur de sport décidait de leur offrir un cours de natation. C'était suffisant pour qu'elle ait envie de se noyer, justement, et c'est probablement ce qu'elle ferait au prochain cours étant donné qu'elle savait nager, mais de façon très élémentaire. Bref, elle s'était dite (aussi déterminée que possible) qu'elle pourrait toujours s'entraîner à la piscine extérieure quand personne ne serait dans les parages. Comme aujourd'hui, par exemple, où elle avait une heure de libre et pas la majorité de ses amies. Ce qui lui laissait le temps d'enfiler un maillot et de se rendre à l'endroit concerné.

Une fois dans les vestiaires, elle réalisa qu'elle avait prit son ancien maillot. Lorsqu'elle tenta de l'enfiler alors elle réalisa à quel point il était moulant et se sentit vraiment très idiote dedans, mais comme elle n'avait qu'une heure et pas le temps de combattre les gens qui se rendaient à leur cours alors elle fila plutôt vers l'extérieur. C'est seulement lorsqu'elle se retrouva près de l'eau et dû enlever son t-shirt et sa jupe qu'elle réalisa à quel point c'était ... euh ... enfin. Miyako toucha son ventre en observant le maillot une pièce de couleur pastel qui lui collait au corps et mettait un peu trop en valeur sa poitrine pourtant pas si généreuse et son fessier tout aussi ordinaire. « Punaise ... » lâcha-t-elle en tirant sur le tissus au niveau des fesses comme il coinçait contre chaque parcelle de peau et qu'elle croyait pouvoir l'étirer. Résultat, il était facile de voir la moitié de son dos et la pomme de fesse comme elle ne réalisait pas que des gens pouvaient inopinément se balader dans les parages malgré tout et ... la remarquer dans cet état.

Cette voix n'aurait jamais dû se retrouver audible. La demoiselle relâcha immédiatement le tissus de son maillot qui claqua contre sa peau en moulant à nouveau celle-ci au possible. L'étudiante se retourna alors, ses cheveux noués en deux buns sur le sommet de la tête. Elle avait l'air de Minnie Mouse. C'est donc seulement lorsque ses grands yeux de niaise se posèrent sur l'élève qu'elle comprit à quel point elle venait de se foutre la honte. Le visage tout rouge, elle baissa la tête afin de regarder sa poitrine qui était à peine sur le point de se dénuder. Elle s'empressa de tout remettre à sa place et cacha le tout en croisant les bras. « Je ... je fais ce que je peux ! » s'exclama-t-elle en lui tournant le dos, au final, parce qu'elle se sentait honteuse.

« Tu es venu pour te moquer de moi ? » Bien sûr qu'il n'était pas venu pour ça. En tout cas, Miyako se dit qu'elle devrait peut-être simplement faire comme s'il n'était pas là. Elle s'assit sur le rebord de la piscine et tendit le pied précautionneusement. Elle enfonça le bout du gros orteil dans l'eau et lâcha un petit cri. « Mais elle est glaciale ! » s'exclama-t-elle. De l'autre côté, elle n'avait pas le choix de s'entraîner, il en allait de son avenir de fille cool. C'est pourquoi elle enfonça cette fois-ci son pied et sa cheville dans l'eau (tout en se lamentant que ce soit si froid). « Cette école maudite qui n'a pas de machine pour réchauffer l'eau je vais mourir d'hypothermie ... c'est pas vrai ... je déteste les cours de sport ... je les dé-tes-te !! »

La première question qu'il lui posa était suffisante pour créer chez Miyako un sérieux malaise. Elle ne pensait pas que les choses iraient dans ce sens-là et pourtant c'était évident qu'un tel maillot finirait par attirer les regards de quelqu'un. L'étudiante recommençait son manège en se demandant comment elle allait s'y prendre pour s'immerger complètement dans la piscine quand il lui demanda à quoi elle s'attendait. Il était évident qu'elle s'attendait à ce qu'une école telle que celle-ci offre un service de chaufferie d'eau, mais ce n'était pas possible, en apparence.
Miyako se dit qu'elle en parlerait volontiers avec son père lorsque celui-ci serait revenu d'un énième voyage. Un petit don à l'école pousserait peut-être les choses à s'améliorer un peu.

« Je veux juste pas avoir la honte devant tout le monde. » lui répondit-elle, au final, en arquant la tête de sorte qu'elle puisse le regarder. Le requin blanc de l'école ne devait pas avoir ce problème. D'ailleurs, elle songea à lui poser la question : « Tu dois bien savoir nager toi. »
Son expression si sage se transforma en ce qui ressemblait étrangement à une demande d'aide muette. Elle aurait bien aimé qu'il l'aide à parfaire ses techniques de nage, mais peut-être que l'élève lui dirait non. En fait, elle était persuadée qu'il refuserait. Un frisson la parcourut tandis qu'elle se frottait les bras. Le vent avait choisit un excellent moment pour se lever, n'est-ce pas ?

Mais Miyako n'avait pas envie d'abandonner. Il en allait de sa réputation (déjà plutôt naze, soit dit en passant).

Ce type était un monstre ! Bien entendu qu'il avait raison sur le fond, mais la demoiselle ne voulait rien entendre. Elle pinça les lèvres d'un air mécontent et lui dit : « Je croyais que je serais seule, mais tu es arrivé ! » Elle marqua une pause en réalisant que : « D'ailleurs pourquoi t'es là ? » La demoiselle voulait en savoir plus, mais l'élève profita de sa proximité pour la pousser dans l'eau. Miyako poussa un hurlement en tombant comme une pierre. Les cheveux trempés, tout comme le reste du corps, elle fit quelques bulles avant de remonter, pataugeant comme une enfant jusqu'au rebord. C'est à cet instant qu'il lui expliqua qu'il savait parfaitement nager, mais qu'il ne la rejoindrait pas parce qu'il ne voulait pas attraper froid.

Miyako était bien d'accord avec lui, car elle était en train de frémir comme une idiote en se rapprochant du bord de sorte à éviter un maximum de se retrouver à nouveau au fond de la piscine. Ses craintes se définirent lorsqu'elle se mit à éternuer. L'élève avait les lèvres bleues. « Je crois que je n'aurai plus besoin de trouver une façon de bien nager ... à ce rythme je ne pourrai même pas me présenter en cours. » fit-elle en remontant sur le sol de béton. Elle tremblotait une fois qu'elle se fut arrêtée près de son vis-à-vis et par un réflexe tout ce qu'il y a de plus niais, Miyako se retrouva dans les bras du requin à chercher un peu de chaleur. « Z'ai froid ... » lâcha-t-elle en enfouissant son visage dessous la veste d'Aku.

Et, bien sûr, elle pleurnichait.

Miyako couina un peu lorsqu'elle se fit si subitement repousser. Il fallait dire qu'elle n'avait sans doute pas calculée qu'il serait aussi peu réceptif à sa présence, mais Miyako ne voulait que se réchauffer et il n'y avait pas de mauvaise intention derrière - bien qu'elle le trouve beau, elle n'était pas non plus une véritable stalkeuse. La veste sur la tête, l'étudiante se chargea tout simplement de le suivre alors qu'il se dirigeait vers l'école. Il ne voulait pas tomber malade et elle non plus, mais dans son cas le mal était déjà fait. Ceci dit, un doux sourire se traça sur ses lèvres quand il lui fit savoir qu'il allait lui payer une boisson chaude.

Alors là, Miyako se sentit rougir, le suivant en venant s'agripper à son bras. Elle sautillait presque tellement elle se sentait touchée qu'il veule bien prendre soins d'elle. Derrière ses airs de rustre il était assez gentil, en définitive. L'étudiante s'arrêta dans le hall en serrant la veste d'Aku contre elle. Il était tout petit et elle aussi alors ils pouvaient partager le vêtement sans trop de problème.
Mais elle était toujours pieds nus et son sac était tout ce qu'elle avait pour se dissimuler au regard des autres alors elle tourna très vite la tête vers Aku en s'agrippant à son t-shirt. « Tu veux bien qu'on passe par ma chambre avant ? J'aimerais bien me changer .. » dit-elle en espérant qu'il accepte.

Miyako ne s'attendait pas forcément à croiser une élève dans les parages, mais lorsqu'elle se fit ridiculiser de cette façon alors la demoiselle sembla subitement ne plus être la fille pimpante qu'elle était habituellement. Elle se sentait stupide et comprenait un peu mieux ce que l'élève avait voulu lui faire comprendre tout à l'heure lorsqu'il lui dit que c'était aussi ridicule de se retrouver là que d'assister au cours. Au final, elle avait voulu bien faire et le résultat était là. Quand Aku dit qu'ils dégageaient en traitant ces filles de dindes alors Miyako leur jeta un regard piteux avant de suivre son acolyte.

Une fois devant la bonne chambre alors l'étudiante ouvrit la porte et s'approcha de sa penderie en cherchant ses effets personnels. Elle comptait enfiler quelque chose de confortable et, surtout, de chaud. Elle n'avait rien dit de tout le trajet, mais elle reniflait de temps en temps, signe qu'elle pleurnichait un peu. Quand elle dégota enfin une veste et une paire de joggings confortables alors elle leva le regard vers le requin et rougit : « Tu peux regarder ailleurs s'il te plait ? » demanda-t-elle en commençant à retirer une bretelle et puis l'autre en dévoilant une partie de son buste.

Elle tremblotait alors qu'elle se déplaçait le plus difficilement possible et paraissait beaucoup moins à l'aise qu'à l'habitude. Même dans la chambre chauffée elle grelottait. « Merci ... de m'avoir défendue. » ajouta-t-elle en enfilant ses vêtements de rechange par-dessus des sous-vêtements secs. « Tu avais raison j'ai été idiote de croire que c'était une bonne idée. J'aurais dû trouver un moyen plus malin d'éviter la honte. » Au final, Karma's a Bitch.

Miyako se contenta de demeurer muette lorsque Aku lui fit savoir qu'elle n'était pas idiote. Il était gentil même s'il ne semblait pas s'en rendre compte. Elle glissa son nez froid sous son gros pull de laine tricoté par sa grand-mère en ne sachant pas trop comment faire pour lui montrer sa gratitude. Elle l'avait remercié, mais ça ne lui paraissait pas suffisant, alors elle hésita un peu avant de se positionner sur la pointe des pieds et de venir poser un baiser contre la joue du pensionnaire. Enfin, elle s'humecta les lèvres et lui envoya un sourire : « Tu veux rester avec moi ? Tu as peut-être des trucs à faire ? » Elle marqua une pause et rougit. « Tu as surement des trucs à faire. » Elle eut un petit rire nerveux et tira sur les manches de son pull en bougeant les bras dans tous les sens.

Elle était toujours mal en point physiquement alors elle était un peu dans un délire à l'heure actuelle. Miyako se contenta très bien de tourner les talons et d'aller emmitoufler sous ses couvertures en attendant sa mort prématurée. « Je veux pas être malaaade ... » Elle marqua une pause où elle fixa le plafond d'un air idiot. Du moins, jusqu'à ce qu'elle réalise que si elle était malade cela signifiait aussi qu'elle devrait avoir affaire avec le médecin de l'école. « Il est tellement beau ... » lâcha-t-elle en gloussant comme une dinde, se roulant presque sur son matelas, les mains serrées contre le drap rose.