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| | | Dim 4 Oct - 16:55 |
| S’il est une chose dont les élèves ne se rendent pas compte, c’est bien de la pression que subissent les profs. Pourraient-ils comprendre que venir leur faire cours, ce n’est pas uniquement s’amuser de leur ignorance ni se rengorger d’un pseudo-pouvoir que l’on aurait sur eux ? Ce n’est même pas le fait de pouvoir profiter d’un emploi du temps plus souple que le leur. À vrai dire, j’ai souvent du mal à voir les avantages que je pourrais avoir par rapport à eux. Peut-être le salaire. Mais à bien y songer, ce n’est pas grand-chose. Une certaine forme de respect, probablement. Ouais, une certaine forme. Seulement, en théorie, ils devraient y avoir droit aussi, donc bon. Je ne vois pas…
C’est dans cette position tranquille, totalement relaxée – ou dans l’optique de le devenir – que je me perds dans quelques considérations sans importances. Tout ça pour quoi ? Peut-être pour me dire que, oui, je mérite d’être étendu là, dans l’eau chaude et bienfaisante, adossé au rebord d’un bassin pour le moins désert. Je crois que je suis seul. Je crois même que c’est le paradis. Les Onsens nippons…
Nu, avec ma serviette jetée à portée de bras sur le côté, je savoure ce moment royal – pour ne pas dire impérial. Parfois, je lève spontanément mon visage vers le ciel tirant sur le couchant, je cligne lentement des yeux, je prends une longue respiration et j’écoute le silence. Qu’est-ce que c’est apaisant…
Seul et heureux de l’être, à vrai dire, je crois que je suis en train de profiter de l’un de mes rares moments de répit. Depuis des semaines, je n’ai pu m’octroyer ce temps. Sans doute à cause de choses et d’autres. J’ai pu vaguement nager dans la piscine du complexe scolaire ou tenter de me détendre en m’isolant plus ou moins. On a beau dire, une classe vide, c’est parfois très reposant. Mais la pression demeure. Passer dix heures par jour sur mon lieu de travail, c’est tout ce que j’ai cherché à éviter tout au long de ma vie. Enfin, peut-être pas tout au long. Il y a bien un moment ou deux que j’ai passé exclusivement à bosser. Mais je me comprends. Le boulot use la santé, tout le monde sait ça. Et ceux qui ne veulent pas l’admettre, je crois bien que je les emmerde…
Tentant finalement le bras, j’attrape – non pas ma serviette – mais le cigare posé sur ma boîte juste à côté. Et prenant au passage de quoi l’allumer, je passe les minutes qui suivent à rallumer mon délice. Que pourrais-je rêver de mieux qu’être là, tranquille, un cigare à la main et tout le temps qu’il me faut pour savourer l’instant ? La réponse vient d’elle-même : peut-être un peu de compagnie. Mais de la bonne. Pas le genre qui a servit à créer ce foutu diction ânonnant qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Je crois que j’aimerais avoir à portée tout ce qui fait le bonheur d’un homme. Enfin bon, j’ai déjà de quoi profiter. J’imagine que ce n’est pas si mal. J’imagine…
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