Let me entertain YOU. (PV)

C'est d'un air jovial qu'il se baladait actuellement dans les corridors. On aurait dit que même s'il n'avait rien à faire, il était vraiment content de sa journée. Il fallait dire que le cuisinier avait préparé des petits gâteaux et qu'il avait pu ramener avec lui tout un panier renfermant les moins beaux.

Enzo venait à peine d'entrer dans la pièce quand il remarqua que Lykos y était déjà et semblait profondément endormit. Cela suffit à ce qu'il lâche un petit rire sournois et s'approche à pas de loup. Il avait l'intention de le surprendre ou de voler son livre pour le remplacer par l'un de ceux réservés aux plus jeunes qu'il ait l'air d'un parfait abruti, mais le temps choisit ce moment pour que les lumières s'éteignent toutes en même temps.

Un coup de tonnerre eut lieu et Enzo perdit l'équilibre en se vautrant sur le canapé, le visage écrasé contre le ventre de l'élève et son panier de petits gâteaux roulant sur le sol en déversant son contenu. « Aïe ! » s'exclama-t-il en levant la tête d'un air franchement à plaindre. « Il est vachement dur ton ventre ! » C'était bizarre, quand même. Il avait peut-être affaire à l'homme de béton ? Qui sait ce qu'on pouvait croiser dans cette école de tarés ...

« Hey ! » s'exclama-t-il lorsqu'il mit en évidence le fait qu'il mangeait tout le temps. « Moi aussi je fais du sport ! » Même qu'il était toujours en train de courir partout et il était inscrit au club de basket en tant que premier remplaçant. C'était déjà pas mal ! Le jeune homme allait en rester là quand il entendit le bruit caractéristique d'un gâteau écrasé. Sur le coup, il ne fit qu'étirer les sourcils vers le haut en signe de grande surprise et comme Lykos l'interrogeait sur ce qu'il allait faire alors c'est d'un air plutôt sérieux que le singe lui répondit : « J'allais changer ton livre pour mettre un Yaoi à la place. »

Il eut un petit rire malicieux et se pencha pour ramasser ses petits gâteaux dans la pénombre. Il en avait déjà placé trois dans son panier quand il trouva celui que l'élève avait écrasé. Bien sûr, il aurait dû le jeter, mais Enzo avait été élevé dans une famille où le gaspillage n'était pas encouragé alors il préféra plutôt le prendre et en manger une bouchée après avoir soufflé dessus pour enlever les poils de tapis. « Ch'est chuculant ! T'en veux ? » lui proposa-t-il en se levant, son panier sous le bras.

C'est peut-être seulement à cet instant qu'il prit le livre que Lykos lisait en semblant parfaitement perplexe. Une lueur du soleil envahit la pièce alors son expression était visible à l’œil. « C'est quoi ? » demanda-t-il d'un ton innocent, un peu blasé, comme le petit-frère de tout le monde qu'il était.  

« J'ai rien compris. » offrit-il en guise de réponse à Lykos lorsqu'il lui expliqua ce qu'était son livre. Bien sûr, il avait lu ce qui était écrit sur la couverture, mais ce n'était pas pour autant qu'il avait comprit la subtilité des termes. D'ailleurs, Enzo se fit une réflexion à voix haute : « Si tu veux devenir médecin, ça veut dire que tu dois faire des études supérieures ? » C'est après avoir dit ces mots qu'il réalisa à quel point Law était fou et l'observa en paraissant voir un fantôme habillé en danseuse-étoile et parlant en suédois. « Woah. Quel courage. »

Il s'approcha et vint lui tapoter l'épaule comme si Lykos venait de lui annoncer qu'il comptait devenir militaire et partir éviter des bombes dans les pays du désert. Bref, il ne tarda pas à reporter son attention sur ses gâteaux et en prit un autre en mordant juste le dessus. Les yeux rivés sur son camarade, il eut un sourire plein de miettes et ajouta : « Je parie que tu manquais de compagnie ! Ça doit être lourd de toujours étudier ! Tu fais quoi de tes temps libres ? »

Enzo adorait faire la conversation. Un peu trop. Avec tout le monde.

« Bah, je suis un pirate, aussi. » Il fronça les sourcils et ajouta : « Mais les pirates peuvent être généreux avec leurs amis ! C'est pas la même chose du tout. »
Il en profita pour s'asseoir sur le fauteuil le plus près en se demandant quand l'électricité reviendrait. Il avait presque envie d'aller chercher le concierge, mais la dernière fois qu'il s'était rendu là-bas ça s'était très mal terminé. C'est avec un air béat qu'il se mit à penser à Luzia au moment même où la voix traînante de Lykos se faisant entendre non loin de là et qu'il devinait parfaitement ce qu'il faisait de ses temps libres.

« .... » Enzo eut un moment de silence en fixant du regard son compagnon tout en paraissant ne pas comprendre ce qu'il était en train de se passer pour que l'élève comprenne si vite ce qu'il aimait et ce qu'étaient ses activités. « Comment tu as su ? » Il en profita, par la suite, pour lui jeter un coussin à la gueule. « ATTRAPEEES ! » s'exclama-t-il suivit d'un grand éclat de rire.

Il était peut-être rikiki, mais il savait très bien se défendre et bien qu'il puisse souvent être qualifié d'abruti, il n'en demeurait pas moins qu'Enzo était quelqu'un de bien et de plus intelligent qu'on ne le croyait. C'est juste que son envie d'utiliser son cerveau à bon escient était plutôt rare. Il eut un regard pour son comparse quand celui-ci réceptionna le coussin en pleine gueule. Le pensionnaire tomba littéralement de son fauteuil en éclatant de rire et en se frappant le ventre. C'est tout de suite après qu'il se leva afin de regarder à nouveau Lykos dans le but de voir ce qu'il faisait, mais il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il recevait un coin de livre directement dans le front.

L'impact le sonna un moment. Il eut l'impression de perdre l'équilibre - ce qui était le cas - et tomba à la renverse en étant désormais allongé sur le tapis. Il posa alors une main contre son front par réflexe et sentit le liquide rougeâtre être présent sur ses doigts. « Ha ha ha ha ! Je savais pas qu'on avait le droit aux objets coupants ! » Il tourna la tête vers son camarade. « T'as jamais songé à faire partie de l'équipe de Baseball ? » Il posa un genou à terre en tentant de reprendre son équilibre, mais il était encore un peu étourdit alors c'était difficile.

Il ne bougea pas d'un milimètre quand il s'approcha presque pour l'ausculpter et se permit un sourire quand il lui dit de tenir le mouchoir contre son front pour empêcher le saignement de se répandre. Bien entendu, Enzo n'en était pas à sa première blessure. Même qu'il les collectionnait plus qu'autre chose, mais c'était la première fois qu'une autre personne qu'Aizen ou Jamshid prenait le temps de veiller à ce qu'il ne soit pas souffrant. « Hé hé hé. » Ça le rendait fier. Ça voulait dire que, contrairement aux apparences, Lykos se préoccupait un peu de lui.

Il était peut-être trop naïf pour comprendre la subtilité des gens fascinés par la médecine et dont le devoir était justement de soigner des patients. Bah, Enzo était gravement atteint, mais pas du corps. Plutôt de l'esprit ! « HEY. DIS PAS UN TRUC PAREIL. JE SUIS TRÈS FORT. » Il se leva tandis que le mouchoir s'envolait dans la pièce et se mit à marcher comme un robot jusqu'à la porte. Son but premier était de l'ouvrir et de quitter, mais il fonça plutôt dans l'encadrement de la porte étant donné que le soleil choisit ce moment pour disparaître à nouveau.

« J'ai pas mal ! » s'exclama-t-il en se retournant vers son comparse. « J'ai une question, maintenant qu'on y est, est-ce que tu vas devenir le médecin de BG quand t'auras quitté ? Ça serait cool de te voir encore. » dit-il avec un sourire avant d'ajouter : « Et après Tabby il apprécierait peut-être que tu restes, lui aussi ! » Oui, Enzo se souciait de Tabby. Tabby étant le meilleur ami de Luzia. 1 + 1 = 2.

Elle ? Oh, merde. Est-ce qu'il s'était trompé et, qu'en fait, Tabby était une fille ? Si c'était le cas alors il se sentait tout à coup très con. Il eut un raclement de gorge et se permit ensuite de s'adosser à la porte d'entrée qui était toujours fermée. « C'est vrai que tes parents sont médecins tous les deux ? » Inconsciemment, il s'aventurait sur un terrain épineux, mais Enzo ne le faisait vraiment pas pour rendre la situation angoissante. À dire vrai, il souhaitait juste en apprendre davantage sur Lykos qu'il avait toujours trouvé intéressant.

En même temps, le jeune homme aimait tout le monde et voulait à tout prix se lier avec eux. Lykos n'était pas le premier et ne serait pas le dernier.
C'est en sautant sur place qu'il réalisa qu'il ne saignait plus. Apparemment, ce n'était qu'une vilaine scratch et rien d'autre alors tant mieux. Il allait râler quand les lumières revinrent toutes du même coup. Ce fut suffisant pour qu'il applaudisse : « Bravo ! Bravo ! »
Il encourageait qui ? C'était difficile de le savoir.

Alors là. Il avait vraiment ça dans le sang si ses parents aussi avaient baignés dans cet environnement, mais bien qu'Enzo ne soit pas toujours très attentif, il ne rata pas ce que Lykos venait de dire par rapport à sa mère. S'il en parlait au passé c'est qu'elle les avaient quittés. De ce fait, il fit un peu la grimace en détournant le regard. C'est à peu près à ce moment là que le jeune homme vint lui appuyer sa main sur la tête. Qui avait-il applaudit ? « Celui qui a prévenu la conciergerie ! » dit-il avec un grand sourire niais. C'est là qu'il lui fit savoir qu'il devrait prendre un truc s'il avait un mal de crâne.

« Ha ha ! Ça va aller, t'inquiètes pas ! J'suis un dur de dur. » dit-il en écrasant ses poings contre ses hanches d'un bon air déterminé. Une fois que Lykos l'eut quitté, il ramassa son panier et dévala le corridor et l'escalier afin de rejoindre le hall et de quitter l'établissement pour aller jouer dehors un peu. La pluie avait cessée et il comptait bien en profiter !