Cours commun - LIBRE

77 01/09/2015

Lundi matin, première heure de cours.

Le bruit d’une clé dans la serrure. Un regard qui balaie l’horizon. Droite. Gauche. Il tombe sur une montre indiquant huit heure moins cinq. Ca va bientôt commencer. Baillant de fatigue, Donovan vérifie que le couloir est encore vide, une dernière fois. La porte s’ouvre dans un léger grincement, commun à ce genre d’établissement. Aussitôt, un bref rayon de soleil l’éblouit, tombant sur l’ouverture par les fenêtres opposées. L’astre matinal scintille calmement tandis que le professeur sort de sa lumière. Il progresse vers son bureau, y dépose sa sacoche. Tirant la chaise en arrière, il en profite pour poser son pied dessus et refaire son lacet desserré. Puis une longue inspiration, une œillade sur la classe vide. Rien d’intéressant pour le moment. Le calme. La paix de l’aube.
Monsieur Radko passe alors une main dans sa chevelure et vient voir à la fenêtre. Bras croisés, il doit bien passer deux minutes à observer l’extérieur. C’est beau. Tranquille. Au loin, des sons commencent à se faire entendre. Des pas, dans les couloirs. Et dans les jardins, il voit passer quelques étudiants. La vie commence à s’agiter. Elle est agitée des premiers soubresauts. Bientôt, elle sera là et il faudra lui faire face. Donovan expire alors fortement, fermant les yeux. Il pense qu’il serait bon de fumer, maintenant. Un petit cigare serait le bienvenu, dans cette lumière apaisante. En y songeant, il revient donc vers son bureau et ouvre un tiroir. La boîte à cigares est bien là. La prenant pour la poser devant lui, il l’ouvre et inspecte. Il en reste trois. Bien, ce sera pour plus tard. Avec un rapide sourire pour lui-même, il la range et tourne les yeux vers le tableau noir. Noir, vide et propre. Une craie… là. S’en saisissant, il consulte sa montre et voit qu’ils devraient arriver dans les secondes qui viennent. Déjà, les pas et voix se font entendre non loin. Alors il note sur la large zone prévue à cet effet : philosophie.
C’est le premier cours commun. Il a longtemps hésité entre trois sujets. La société, l’éducation et l’art de la réflexion. Ce sera un mix des trois.

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75 05/09/2015 24 Première année Bi' Japonaise

Petit corps et longue tignasse, Haïda passa la porte de la salle. Un premier pas dans la pièce et elle s'arrêta. Ses yeux bleus détaillèrent chaque chose qui l'entouraient. Un salle de classe tout ce qu'il y a de plus classique. Des bancs individuels, faisant face à un bureau et à un tableau noir. "Philosophie". Voila le genre de matière qu'elle n'avait jamais vraiment pratiqué dans son lycée. Elle s'humecta les lèvres, pensant aux conditions de succès dans cette matière puis son regard tomba sur celui qui devait être son professeur. Ainsi changea totalement l'idée qu'elle se faisait de la philosophie. Étrangement ou non, Haïda associait plutôt cet homme à un sergent instructeur de l'armée de terre. Peut être avait il voulu se recycler après des années aux services de l'Etat. Elle secoua légèrement la tête. Cela ne concernait que lui et elle n'était pas personne à juger autrui. Elle se promettait de suivre soigneusement ses cours, comme tout les autres. Sans un mot elle se détourna et alla s'installer à la table la plus proche. Elle ne s’assiérait que lorsqu'il l’ordonnerait, comme le veut la règle de respect des élèves envers leur enseignant. Elle sortit de son sac à dos une trousse et quelques feuilles. Dans le même mouvement, elle rangea ses écouteurs au fond de son sac. Enfin, elle releva la tête vers son enseignant en philosophie. Haïda le dévisagea a nouveau, en silence, sans craindre un instant qu'il la remette à sa place. Il n'y avait encore qu'eux deux dans la pièce, et en attendant la venue des autres élèves, c'était ainsi qu'elle s'occupait, immobile et droite devant sa place. D'où lui venait sa cicatrice ? Voila qu'elle se prenait à imaginer divers scénarios. Le premier qui lui vint était les séquelles d'une blessure de guerre. Mais elle se rappela alors que cela n'avait pas beaucoup de sens en raison de son rôle de professeur de philosophie. Ce serait il endormi sur un stylo en corrigeant ses copies ? Encore moins probable. Il avait l'air d'avoir la peau dure. Une blessure qu'il tenait des CRS après une manifestation gréviste un peu trop violente. Mouais. Cela tenait un peu mieux la route.

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Le premier cours de la journée n’étais autre que celui de philosophie et la simple idée de savoir que tu débuterais avec une matière aussi nébuleuse d’emplissait de joie. Quel meilleure moyen que de ce remuer l’esprit afin de passer une bonne journée. D’autant plus qu’il s’agissait de ton premier cours de philo depuis le début de l’année alors cela redoubla ton entrain encore plus.

Tu te mis donc en route après avoir pris soin de prendre ton sac de cours et ta sacoche habituelle où tu rangeais tes affaires au cas ou un yôkai malfaisant ce dressait sur ton chemin. Tu arrivera finalement devant ta salle de cours ou tu entra craintivement. Ton regard ce mit a balayer la salle puis vint ce poser sur les deux personnages déjà présents. L'un était assis a son bureau, sans doute le professeur. La seconde était une jeune fille que tu n'avais jamais vu avant et qui semblait plus jeune que toi. Une nouvelle élève probablement. Tu les saluas dans un souffle

« Bonjour. »

Puis leur adressa un hochement de tête respectueux avant d’aller t’installer prêt d’une fenêtre, ta place favorite. La fatigue vint t’arracher un bâillement que tu cachas rapidement de tes mains. Il ne restait plus qu’as attendre que d’autres élèves arrivent et que le cours commence maintenant.

Lundi matin, le premier cours de la journée allait bientôt commencer. Yukiko avait un cours commun de philosophie, cette matière ne lui déplaisait pas spécialement. Elle était arrivée devant la salle de cours et y rentra. Elle examina d'un rapide coup d’œil la salle : des élèves étaient arrivés avant elle et le professeur était installé à son bureau.

« Bonjour. » Dit-elle timidement tout en s'inclinant vers son professeur de philosophie. Elle était intimidée par celui-ci et n’osa pas le regarder dans les yeux. Il faut dire qu'il était vraiment imposant et n'avait pas l'air très sympathique avec sa cicatrice faciale.

Yukiko se dirigea ensuite vers une table de la première rangée, un peu à gauche du bureau du professeur. Une fois arrivée, elle sortit avec le plus de silence possible sa trousse et son cahier puis déposa son sac au sol. Debout, la jeune fille attendait patiemment que sonnent les huit heures et qu’on lui demande de s'asseoir.

Si elle éprouvait la moindre incommodité en pénétrant dans la salle de classe, le visage de Keiko n'en montra point, impavide et inflexible comme à l'habitude, trahissant seulement une légère confusion face au profil de l'enseignant devant son tableau. Elle ne s'attendait pas à le trouver dans la pièce avant que tous les étudiants ne se soient installés. Certaines habitudes d'ici qui prévalaient sur les coutumes du pays avaient le don de la décontenancer.

« Bonjour. »

En saluant révérencieusement le professeur, Keiko s'autorisa un succinct coup d'œil aux inscriptions du support horizontal. S'agissait-il d'un cours d'introduction à la philosophie ou arrivait-elle au milieu d'un programme bien entamé ? Il ne servait à rien de chercher à comprendre trop vite. Elle observerait le déroulement de la leçon et en fonction de celui-ci, déterminerait la meilleure stratégie pour faire face à cette matière ésotérique. Keiko choisit de s'installer au premier rang entre deux autres étudiantes et posa son sac sur la table, sortant ses affaires sans un bruit : un cahier de prises de notes, une trousse complète et une boîte à lunettes tout à fait quelconque.

77 01/09/2015

Huit heures. Le moment tant attendu. Les yeux posés sur sa montre, Donovan comptait les secondes avant qu’elles n’arrivent à s’aligner avec la grande aiguille. Il croisait le regard de tous les arrivants, répondant par quelques signes de tête. Plus souvent féminins qu’autre chose, les élèves venaient quand même, et la salle s’emplit au fur et à mesure. À vue d’œil, il dirait un peu plus d’une vingtaine. Ce n’était pas si mal que ça, pour un cours commun. Les absents seraient moins nombreux que prévu.

Enfin, la cloche sonnait dans tout l’établissement. Pendant ce moment, il ne dit rien et n’en fit pas plus. Venant s’asseoir sur le bord de son bureau, il attendait que le silence revienne et que certains finissent de s’installer. Voilà. Ca allait être bon. Dans un geste machinal, il se massa l’arrière du crâne et s’en alla voir que personne n’arrivait dans le couloir. Visiblement, non. Alors il pourrait commencer dès à présent. Attention, trois, deux, un…

« Bon. » annonça t-il, croisant les bras de nouveau pour marcher lentement, en long et en travers de la salle. Passant devant les étudiants du premier rang, il ne les inspecta que rapidement, esquissant un léger sourire en coin en hochant de la tête d’un air entendu. « J’imagine que nous allons pouvoir commencer. Je vois que nous avons beaucoup de première et seconde année. Ca nous permettra d’y aller plus en douceur. »

Donovan Radko rejoignit le tableau, non sans jeter un coup d’œil derrière lui et constater qu’ils étaient tous debout. Il n’avait pas l’intention de leur dire de s’asseoir. Ils ne le savaient pas encore, mais c’était la première leçon de cette journée. Il allait pouvoir baser son intro là-dessus. Il était tôt et la fatigue pourrait en rendre certains plus obtus. Aussi, une démonstration par l’exemple ferait très bien les choses. Il écrivit blanc sur noir : travail société éducation avant de leur faire à nouveau face.

75 05/09/2015 24 Première année Bi' Japonaise

Le menton haut et le dos droit, ce n'est pas pour autant qu'Haïda en imposait. Du haut de son mètre cinquante huit, on aurait peut être même pu penser qu'elle était assise. Elle suivait l'homme des yeux sans piper mot, droite comme un i. Elle ne se posait même pas la question de savoir quand elle devrait s'asseoir. Elle réfléchissait encore à l'origine de sa cicatrice, tout en le dévisageant de ses yeux bleus. Elle posa ensuite son regard sur sa main quand il se mit à écrire ces trois mots au tableau. "Travail, société et éducation". Des notions qui s'approchaient bien du milieu scolaire. Quoi de mieux pour introduire l'année ? Elle s'humecta une nouvelle fois les lèvres, les mains croisées dans son dos. Haïda prenait mentalement note des belles paroles de son enseignant, aussi immobile qu'une statue. En fait, son seul mouvement était ses épaules se levant et se rabaissant légèrement au rythme de sa respiration lente. Attentive au cours, toujours debout, Haïda pouvait avoir l'air aussi respectueuse qu'insolente dans son attitude.

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L'habituel raclement de chaises lorsque la sonnerie de début de cours sonne toujours accompagné des soupirs des plus vieux et des " c'est bon, c'est pas la mort non plus", " chut ! " annonçaient que cette fois-ci la journée avait vraiment débutée. Tu attendis en silence que le professeur prenne la parole et annonce, en toute logique, en quoi consisterais la leçon du jour. Sa remarque sur les secondes et premières années te fit froncer les sourcils on est pas des débiles non plus...pensas-tu bien que pour certain on pouvais ce poser la question. Le professeur se retourna et nota au tableau trois mots simples mais qui pouvaient prendre un tout autre sens dans cette matière. Travail, société, éducation. Sur ces mots il ce retourna afin de regarder ses élèves, attendant probablement quelque chose de leur part.

Toi aussi tu attendais quelque chose a vrai dire. Il était tôt et tu n'étais pas assez réveillée pour t'amusée a restée debout a moitié courbée sur ta table pendant toute l'heure. Normalement le professeur devais demander a ses élèves de s’asseoir lorsqu'il le voulais mais, tu t'étais habituée a ce que ce genre règles changent dans cette école. Tu te redressa donc et croisa les bras. Il était trop prématuré de prendre la parole maintenant alors tu te contenta d'attendre la suite des événements.

La sonnerie venait de retentir : le cours pouvait enfin commencer. Yukiko fixait et écoutait attentivement le professeur. Apparemment ils iraient en douceur aujourd’hui. Un peu étonnée par sa remarque elle le regarda écrire au tableau : Travail société éducation. Étant donné qu'il ne leur avait pas donné l'autorisation de s'asseoir, les élèves y compris Yukiko étaient toujours debout. Après quelques secondes de réflexion, la jeune fille supposa que leur professeur n'avait pas l'attention de les laisser s'asseoir tout de suite.

Yukiko n'avait absolument aucun soucis à se faire si le sujet de discussion portait sur les termes inscrits au tableau. C'était une fille polie, bien élevée qui connaissait les règles de vie et qui savait comment se comporter en société. On pouvait deviner rien qu'en la regardant que c'était une fille sérieuse. Muette comme une carpe et un peu gênée par la situation, elle attendait la suite en se faisant aussi discrète que possible.

Le crissement d'une craie écorchant la surface sans aspérités du tableau suppléa le tumulte et l'agitation. Trois mots supplémentaires furent écrits d'une manière très sommaire pour amener le débat du jour, sous la vigilance attentive des élèves, confrontés à un homme à la stature déroutante. Les pensionnaires n'avaient pas bougé depuis le début officiel du cours, armés de la patience exemplaire (ou de la prude timidité) attribuée au peuple du Soleil-Levant. Malgré cela, devant le manquement aux habitudes, les interrogations se lisaient sur les visages et sceptique, Keiko attendait la prochaine intervention du professeur : elle ne savait pas s'il comptait sur une initiative de leur part avant de leur commander de prendre place, si c'était un caprice délibéré ou un procédé qui n'était pas le sien.

77 01/09/2015

« Qu’est-ce qui fait que nous sommes là, aujourd’hui, tous réunis dans cette salle, à cette heure précise, dans cet établissement ? » reprit finalement l’homme, quittant un instant son tableau pour approcher de l’assemblée. Longeant son bureau, il jeta un œil dessus, attrapa une boîte de stylos et avança lentement. Observant alternativement chacun de ceux qui tombait sous son regard, le professeur fit quelques pas, jusqu’à atterrir entre les rangs des élèves. Ceux-ci, debout, avaient généralement des réactions plutôt similaires. Dissemblables individuellement, mais pareilles au niveau de la classe. Ils pouvaient bien se mettre à chuchoter entre eux comme ceux-là, ou se regarder sans comprendre comme ces autres, ça n’allait pas changer grand-chose. Alors le grand brun continua.

« Existe-t-il quelque chose… une explication, qui conviendrait à ce phénomène si singulier ? Qu’avons-nous tous en commun, ici et aujourd’hui ? » Il passa auprès d’une jeune fille qu’il identifia comme étant Céleste Beaupré. Pas très locale, comme jeune fille, put-il songer en trouvant son nom sur la liste qu’il tenait. Et continuant de marcher, en repérant d’autres qu’il pouvait reconnaître, il déposa un stylo de couleur sur chaque table rencontrée. Des rouges. Des bleus. Des verts. Des noirs. Au hasard, les grands classiques. Et c’est en arrivant devant Haïda, une inconnue qu’il ne trouvait pas sur la feuille des deuxièmes années, qu’il resta de longues secondes à chercher. Pendant ce temps, en dépit de murmures, il ne lui semblait pas entendre de répondre à ses questions rhétoriques. Mais justement, en voulait-il vraiment ?

« Pouvez-vous voir le point commun entre ce que je viens de vous donner à chacun, et ce fait qui nous a conduit dans cette classe ? » Evoquant les stylos de couleurs différentes, il parcourut l’assemblée et se déplaça encore. Sa boîte était vide. « Qu’en pensez-vous, mademoiselle… Hasegawa ? » Deux petites secondes avant qu’il ne fasse le lien entre sa fiche et la personne en question. Il braqua donc ses yeux sur elle. Immobile dans un premier temps. Puis il progressa dans sa direction.

75 05/09/2015 24 Première année Bi' Japonaise

Haïda ne posa même pas les yeux sur le stylo vert qui avait été posé sur son pupitre. Le menton toujours levé, elle observait son enseignant, retournant dans sa tête chacune de ses questions. Qu'avons nous tous en communs ? Quel était le point commun entre ces stylos et notre raison d'être ici ? Et bien, étudiants comme professeur, étudiants comme stylo, nous sommes réunis ici grâce à la décision d'un supérieur hiérarchique. Monsieur Radko Donovan, par celle de l'académie. Les étudiants, par celle des professeurs. Les stylos, par celle de monsieur Radko. Des liens simples. Mais des liens ineffaçables. Celui de l'infériorité, face à une puissance supérieure. Haïda ne voyait pas où il voulait en venir. Peut être voudrait il démontrer que ce n'était que par sa propre volonté qu'une vingtaine d'éléments étaient regroupés ici. Mais si ces éléments étaient absents, il ne serait pas là non plus. Car si un élève dépend de son maître, le maître dépend de ses élèves. Elle dévisageait encore une fois son enseignant de ses yeux bleus, sans comprendre.

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Toujours debout et les bras croisés ensemble tu écouta attentivement ton professeur débuter son cours. Tu cessa de regarder par la fenêtre et te concentra sur les questions posées à la classe. Il ce mit a distribuer un stylo a chaque élèves qui ce trouvait sur sa route puis finit par demander a la classe quel était le point commun entre ces stylo et le fait que tous soient réunis ici aujourd’hui.

Quel était le rapport ? Probablement le simple fait d’être un étudiant a l’école ? Les élèves avaient besoin de stylos pour écrire et les stylos avaient besoin d’élèves pour les utiliser ? Non ? La réponse devait être moins évidente que ça mais après tout, ne s’agissait-il pas du titre de la notion du jour ? Tu te massa le haut du crâne puis tourna le regard vers l’élève qui venait d’être appelée a répondre, l’opinion d’autres personnes étaient toujours intéressante a entendre après tout.

Toujours sérieuse, Yukiko continuait d'écouter le professeur. Celui-ci posait des questions philosophiques auxquelles elle n'avait pas vraiment de réponse. Il passa dans les rangs, distribua un stylo à chaque élèves puis...

Elle était stupéfaite : le professeur venait de s'adresser à elle. Il faut dire qu'elle ne s'y attendait vraiment pas. Il y avait plein d'autres élèves dans la salle alors pourquoi il l'avait choisi elle et pas un autre ? Pourtant, elle n'avait rien de particulier qui pouvait attirer l'intention de l'homme. Elle avait fait ce qu'elle devait faire pour se fondre dans la masse : elle était restée aussi discrète que possible et avait suivi le début du cours sérieusement. Normalement, elle n'aurait pas dû être interrogée. Mais il fallait qu'elle se fasse une raison, elle n'avait tout simplement pas de chance.

Prise de panique, ses joues étaient devenues rouges et ses mains moites. Tous les regards se portaient maintenant sur elle. Embarrassée, elle fixait le haut de son bureau. Si elle pouvait se creuser un trou et s'y enterrer elle le ferai sans hésiter. En plus d'avoir le malheur d'être extrêmement timide elle n'avait pas la réponse à la question. La jeune fille avait, jusque là, naïvement cru qu'elle n'avait pas de soucis à se faire sur le sujet. Certes, elle était bien éduquée et savait se tenir en société mais cela ne l'aidait absolument pas à savoir quel était le point commun entre les stylos et le fait qu'ils soient tous réunis dans la classe en ce moment même. Perdue, elle espérait que la réponse lui tombe du ciel. Mais celle-ci ne venait pas.

Le professeur la fixait et commençait à s'approcher dangereusement de l'étudiante. Les yeux toujours rivés sur son bureau, elle n'osa pas le regarder. C'était officiel, le professeur de philosophie de Burning Gold lui faisait définitivement peur. « Je… Je ne sais pas... » bredouilla t-elle, gênée et toujours aussi rouge qu'une tomate. La jeune fille espérait fortement qu'il n'insistera pas et qu'il la laissera tranquille. Elle craignait la suite. Elle ne détestait pas la philosophie pour l'instant mais si ça continuait comme ça cette matière risquait de lui rester en travers de la gorge.

Keiko observait attentivement l'homme dans sa démarche : il avait déposé des stylos de couleurs différentes sur les tables de chacun des élèves, sans prêter garde aux visages confus que ses questions avaient remués. Elle n'avait pas été une exception. L'instrument était placé au milieu de ses affaires, jusqu'alors rangé dans une symétrie parfaite. Une infime partie d'elle se sentait irritée de cette nouvelle disposition.

Elle concevait difficilement que le professeur se servait soi-même d'autant d'objets et conclut que cela faisait partie de sa stratégie d'introduction. Le fait qu'ils étaient toujours debout indiquait donc qu'il comptait dessus, pour maintenir leur concentration ou dans une autre optique en rapport avec sa démonstration. Nombreux de ses pairs portaient le regard rogue et lointain de ceux qui savaient, ou croyaient savoir, tandis que d'autres, à l'image de Hasegawa, ne savaient visiblement plus sur quel pied danser. Elle était clairement embarrassée d'être sollicitée et peu disposée à réfléchir à la question sous les œillades, ce dont témoigna sa maladroite réponse.

77 01/09/2015

Donovan savait combien il pouvait être difficile pour un professeur d’acquérir l’assurance et le respect des élèves. Il savait d’autant plus qu’il était bien plus aisé de les perdre que le contraire. Aussi, si cela n’était plus un problème pour lui, avec le temps, l’expérience, et ce vécu qui était le sien, il devait probablement son indépendance à cet air hautain et apte à prendre en dérision tout ce qui tombait sous son regard. Autrement, s’il avait été un simple instituteur, peut-être aurait-il continué de craindre tout cela. De prendre peur à l’idée d’être prit pour ce qu’il n’était pas. De faire une erreur et ne jamais s’en relever.
Mais il ne se trompait jamais.

« Tu ne sais pas… » commenta le professeur en restant un instant auprès de Yukiko. « Voyons… » dit-il en l’affublant d’un léger sourire dont il avait le secret. Et sans chercher à l’accabler davantage, il se retint de lui tapoter sur la tête pour la rassurer, mais se détourner d’elle pour argumenter à peu près en sa faveur. « Personne ne sait, de toute manière. Personne ne peut être certain. Ce que je vous demande en venant ici – et que je vous ordonnerais si le pouvoir m’en était donné – c’est d’avoir votre propre opinion. Vous devez avoir une opinion sur tout. Absolument tout. Si ce n’est pas le cas, créez-la. Pensez et dites-le, mais ne restez pas dans l’ignorance. »

Donovan reprit sa marche, lentement, venant près de celle à la boîte lunette. Elle ne les portait pas, ses lunettes. Et peut-être bien que le contenant était vide, après tout. « Et vous, mademoiselle Takeshita ? Vous en pensez quoi ? Aviez-vous compris que ce qui sert à unir toutes ces choses entre elles n’est rien de moins qu’un lien ? Qu’il soit social, affectif, matériel, psychologique ou autre, ce qui nous permet d’être là et nous lie, c’est effectivement une forme de ligament. Comme si un accord tacite avait été passé pour nous amener là. Et c’est peut-être précisément ça le premier point, le plus important. Quel lien nous a entraîné dans cette situation et fait que vous êtes encore debout, tous ? » termina t-il enfin, après sa petite démonstration, en tendant le doigt vers le tableau. Ces questions n’en étaient pas vraiment. À moins que si. Il observa un moment la demoiselle en face de lui – au cas où elle aurait quelque chose à dire ou ajouter - et sourit avant de s’éloigner.

Prenant la route de son bureau, il annonça : « Mademoiselle Beaupré, de quelle couleur est votre stylo ? Vous allez tisser un lien avec tous les élèves ayant le même et réunir des tables pour vous installer dans ce coin de la salle. Les autres feront pareil. Un groupe là, un là et un là. » Il désignait les trois coins restant dans la classe et croisa les bras, satisfait. Les tables et chaises allaient probablement racler le sol, maintenant. De manière plus ou moins organisée. Peut-être.

75 05/09/2015 24 Première année Bi' Japonaise

Haïda prenait le temps d'enregistrer chaque mots que prononçait son professeur. Un avis sur tout ? Cela serait surement plus difficile que cela en avait l'air. Comment avoir un avis sur quelque chose qui nous est inconnu ? Des liens ? Oui bien sur, tout avait un lien avec le reste, abstraitement ou concrètement. Même si elle ne saisissait pas encore toute la complexité de ces paroles, Haïda considérait en avoir compris assez pour s'assurer de bons résultats dans la matière. Chercher un peu loin des réponses un peu tordu. Ça elle savait le faire.
Son stylo étant vert, elle décala sa table de quelques mètres vers le coin indiqué, bien rangée contre le mur, observant les autres étudiants, guettant leur réaction aux paroles de leur professeur. Elle restait toutefois debout derrière son pupitre, replaçant une mèche folle derrière son oreille, attendant toujours sagement l'ordre de s'asseoir. L'année promettait d'être pour le moins divertissante dans les cours de monsieur Radko.

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Un silence pesant c’était abattu sur la classe après que Yukiko ne su répondre a la question. Visiblement une grande partie de la classe ne connaissait pas la réponse non plus. Ce qui était, dans un sens, ton cas a toi aussi. A vrai dire le simple fait de pouvoir prétendre connaître la réponse te semblait un peu prématuré étant donner que tu n’avais pas vraiment eu d’explication sur le pourquoi du comment de cette question ou d’ailleurs rien d’autre et même pas un « asseyez vous ».

Le professeur repris la parole et vous donna une explication qui n’eut que pour effet de te faire plisser les yeux et de réfléchir encore plus à toutes les questions soulevées. Tu mis donc un instant à réaliser que le professeur c’était soudainement adressé a toi

« Très bien, monsieur. »

Ton stylo étant rouge,tu décala donc ta table en réfléchissant a ce que tu aurais a faire pour réussir a tisser un lien avec les autres élèves possédant le même stylo que toi. Avec de la chance tu pourrais réussir à donner une bonne impression et peut être même qu’avec de la chance tu réussirais a faire bonne impression. Tu te mis a tripoter nerveusement le bouchon du stylo puis attendit que le remue ménage finisse afin d’y voir un peu plus clair dans la salle.

Yukiko était soulagée, elle n'aurait pas su quoi faire si le professeur avait insisté. Heureusement pour elle celui-ci ne l'avait pas accablé d’avantage et la jeune fille remercia secrètement le ciel de lui avoir fait cette faveur. Elle se calma et leva les yeux de son bureau pour essayer de poursuivre le cours.

Etant donné que son stylo était bleu, la jeune fille apporta sa table dans le coin indiqué par Mr Radko, comme il le voulait. Elle ne comprenait toujours pas où il venait en venir mais soit, tant qu'il ne l’interrogeait pas une nouvelle fois ça lui allait très bien.

Keiko ne répondit rien aux assertions déguisées du professeur confiant. Suite à ces commentaires, il leur enjoignit avec la même autorité assurée de composer des groupes selon la couleur des outils préalablement distribués à tous les pupilles présents. Elle parut contrariée tout au long, mais elle exécuta la consigne de rejoindre ses nouveaux voisins, rangea ses effets personnels dans son sac d'école et déplaça sa table, conservant seulement le stylo noir dans la main. Il cherchait probablement à illustrer ses propos par des exemples. Elle s'attendait à recevoir sous peu une explication sur la notion du lien social ou de quelque chose de similaire.

77 01/09/2015

Chaque fois qu’il avait offert la parole à un élève dans ce cours, c’avait été une véritable débâcle. Ces premières et deuxièmes années semblaient vouloir transformer ses interventions en un joli fiasco en y mettant juste la touche de sel de nécessaire. Mais tant pis. Winston Churchill n’avait-il pas présenté la réussite comme une capacité à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ? « Bon… » dit-il donc en rejoignant le tableau et donnant à cette classe l’occasion de faire un joyeux bazar.

Un désordre presque organisé régna durant plus d’une minute, concert de grincements de chaises et de raclements de tables. Puis ce fut bon. Ou presque. Donovan Radko fit pivoter un regard circulaire sur toute l’assemblée. Vert, rouge, bleu, noir. Une jolie équivalence qui aurait pu donner un compte rond si tous les élèves prévus avaient pris la peine de se joindre à son cours. Mais aussi et surtout si cet élève-là, resté en plein milieu sans avoir daigné bouger sa table, n’avait pas fait obstruction aux consignes.

« Bien, monsieur Kitano… vous donnez du sens à mon cours, décidément. » remarqua t-il en plissant les yeux sans se laisser démonter par l’insubornation. Qu’elle soit volontaire ou non – car peut-être la marque d’une incompréhension de la part de ce dernier – elle reflétait bien ce qu’il voulait. Et s’il se retint de frapper le jeune homme, c’était pour trois raisons : 1) il n’en avait pas le droit 2) il était trop loin pour le faire 3) ce fait donnait du rebond à sa narration.

« Vous avez maintenant réalisé au sein de cette classe ce que j’appellerais des micros-société , au sein même de celle, plus grande, de la société nippone. Celle-ci est d’ailleurs englobée par celle qui assimile toute la population humaine mondiale. » Le grand brun vint tracer un trait sous le terme société au tableau, avant de lâcher la craie, s’épousseter les mains, et venir auprès du jeune Kyon Kitano, élève de deuxième année.

« Et votre camarade ici-présent s’est retrouvé, par une raison quelconque, exclu de ces sociétés que vous venez de créer. Quelqu’un pourrait-il me dire pourquoi ? Avez-vous un exemple ? Monsieur Heihachi ? Non ? Mademoiselle Tsushima ? Non plus ? Mademoiselle Hyakuya, alors ? » Ayant tourné les yeux alternativement sur chacun des élèves évoqué juste avant, il fit quelques pas vers l’ultimement nommée, cette chère Haïda qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. « Dites-moi ce que vous pensez. N’importe quelle possibilité qui vous passerait par la tête. Une raison pour que monsieur Kitano – qui a pourtant un stylo noir – n’ait rejoint personne. Est-ce parce qu’il n’a pas compris ? Pour autre chose ? Donnez-moi une possibilité et vous aurez gagné le droit de vous asseoir. À moins que quelqu’un d’autre n’ait une idée. »

Fixant d’abord Haïda, le tchèque détourna son regard en arrivant sur elle, pour chercher une réponse, d’où qu’elle vienne. « N’ayez pas peur. »

75 05/09/2015 24 Première année Bi' Japonaise

Une fois le professeur détourné, Haïda claque sa langue sur son palais. Elle avait une réponse à apporter. Rien d'insolent à la base. Puis, sa dernière phrase la fit changer d'avis. « N'ayez pas peur.» avait il dit. Peut être était ce une très mauvaise décision, mais Haïda préféra orienter sa réponse autrement.

« Peut être n'a t il pas vu la moindre importance ou une certaine absurdité au fait de se joindre à une micro-société. »

Haïda se permit même un sourire en coin. Droite et toujours debout, elle s'était permise de saupoudrer sa réponse d'un peu d'insolence afin d'en relever le gout.
Elle n'était pas du genre à vouloir s'attirer des ennuis. Et puis, en y réfléchissant, sa réponse n'était pas si idiote. Chaque société avait ses divergents. Des personnes qui ne veulent pas en faire partie, qui sont contraints d'y appartenir. C'était un sujet à développer non ?
Peut être Haïda était elle trop idiote pour regretter la réponse à une question qui n'en était peut être pas une tout bien réfléchi. Comment savoir avec monsieur Radko ? Attendait il vraiment une réponse ou attendait il que ses élèves s'écrasent en silence pour pouvoir continuer son court de manière linéaire ?

Classe : Epsilon. 1368 25/08/2015 26 Seconde année Pansexuelle Française

Tu constata plutôt ravie que ton groupe s'était installer plutôt rapidement et que vous aviez commencer a discuter sans trop vous posez de questions bien que certains râlaient du fait d'être - encore- debout. Soudain, alors que tu t’apprêtais a te présentée a ceux qui ne te connaissaient pas, ton petit groupe fis une pause, remarquant en même temps que votre professeur qu'un élève n'avais pas daigner ce joindre a un quelconque groupe. Humpf. Ce genre de comportement ne manquait pas de t'agacer, bien que tu avais l'habitude avec ta classe. Tu tourna la tête vers l'élève interrogée et remarqua son sourire. Un gars de ton groupe rigola a la réponse de la dite demoiselle Hyakuya. Tu haussa, les épaules et te mis a réfléchir a la question a ton tour. La question te rappelais le cas de Monaco qui était considérée comme une micro-société bien que peut comparable a Kitano. En fait, pour être sûr, il suffisait de lui demander la raison de son acte bien que la réponse ce trouverait surement être dénuée d’intérêt pour ce cours. Sur ce tu te mis a écouter attentivement les idées que s’échangeaient les membres de ton groupe.

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